samedi 28 mars 2015

La beauté a-t-elle une taille ?

Le jour de mon mariage, mon photographe m’a raconté qu’il avait fait une séance pour une candidate à un concours. Un concours de beauté. Un concours pour les grosses. Il m’a dit que moi, je devrais m’inscrire. Que à son avis, moi, j’avais des chances de gagner ce genre de concours. J’étais flattée; un photographe qui me trouvait des allures de mannequin ! Mais en même temps, moi je ne voulais pas être belle « pour une grosse ». Je voulais être belle, tout court ! Il y a 6 ans et des poussières, je me révoltais déjà de cette catégorisation de la beauté. Pourquoi ma beauté devrait être hors standards ? Pourquoi ne pourrais-je pas être considéré belle comme mes amies, la voisine ou la fille à la télé ?


Aujourd’hui j’ai entendu parlé de Stefania Ferrario, mannequin taille plus (c’est comme un blague de dire ça) qui mène, avec d’autres mannequins une offensive contre cette catégorisation.

« Faisons en sorte qu’il y ait des mannequins de toutes les formes, tailles et origines, et laissons tomber les étiquettes. Je ne suis pas fière d’être appelée "plus" mais je suis fière d’être appelée "mannequin", c’est ma profession. »
-Stefania Ferrario

Je ne pense pas que la beauté ait besoin d’être catégorisé ainsi. Si, en plus, la catégorie taille plus commence à des tailles de plus en plus petites, quel message est envoyé aux jeunes filles et même aux femmes en général ? Pourquoi la beauté des femmes devrait être reliée à sa taille de pantalon ?

Je pense que l’on devrait encourager le bien-être, l’estime de soi et la santé, plutôt qu’un poids ou un tour de taille. Je pense que le point de départ vers le bonheur est l’acceptation et l’amour de soi. Difficile de le faire quand la société renvoie des images et des références distorsionnées.

Je ne dis pas qu’il convient d’encourager un surplus de poids. Au contraire ! Cependant, une femme active qui porte 20 livres de plus que le prescrit son poids santé, est probablement plus en santé qu’une femme sédentaire qui affiche le « bon poids ». Mais ça, c’est un autre débat.


Je suis maman de deux petites filles. Je passe mes journées à leur répéter à quel point elles sont parfaites. Je suis fière quand j'entends Mignonette me dire : "Regarde maman, je suis parfaite !" Ou "je suis magnifique". (L'autre Mignonette est tout aussi parfaite, mais est juste trop petite pour s'exprimer)

Dernièrement, je disais à leur papa que j’avais peur. Peur qu’un jour Mignonette (qui a 2 ans ½) ne se souvienne plus qu’elle est parfaite. Qu’elle soit gênée de son joli popotin rebondi ou de ses belles joues (qui risquent fort de disparaitre). Elle est loin d’être grosse ! Très loin. Mais son petit corps est fait en rondeur plutôt qu’en angle. On entend tellement souvent parler de l’adolescence et de ses tracas, du fait que les jeunes filles sont complexées de tout. Mignonette va-t-elle continuer de se trouver belle ? Vais-je réussir à lui faire voir le vrai visage (corps) de la femme et non l’image de la beauté qui est projetée dans tous les médias. Vais-je réussir à lui faire saisir toute la beauté de la différence ?




jeudi 26 mars 2015

Nouvelle maison, nouvelle étape


Dans une semaine, nous franchirons une nouvelle étape dans notre vie. Dans une semaine exactement, nous signons l'acte de vente de notre "vraie" maison. Celle qui est assez grande pour nous tous, et même pour ceux qui viendront peut-être s'ajouter. Celle qui verra grandir nos enfants, qui verra évoluer notre famille. Nous laissons derrière nous une maison que nous adorons, mais que nous avons acheté en tant que couple. Elle a été parfaite ! Elle a ce petit quelque chose de pétillant qui va me manquer. Ce petit quelque chose qui a vu nos années de "jeunes mariés", juste avant que nous devenions une famille.

La maison que nous avons choisi est aussi vieille a autant d'expérience de vie que moi. À une année près. Et pour une raison obscure à mes yeux, elle a encore le look de cette époque. Quand on y entre, c'est comme de faire un voyage dans le temps, avec ses calorifère jaunâtres, ses armoires de chêne clair et ses portes en"carton". La maison que nous avons choisi aurait pu être la maison de mes parents, construites avec amour pour élever une famille.

La maison que nous avons choisi me fait prendre conscience que je suis rendue au même moment de ma vie que mes parents étaient quand je les ai connus. Ou presque. Je suis plus jeune qu'eux de quelques années.  Mais l'idée est là. Cette maison, je la vois comme la leur, à une époque passée. Mais mes parents, ont toujours été.... "vieux". Pas tant vieux que plus vieux que moi disons. Quand j'étais jeune, les adultes étaient vieux. C'est à mon tour d'être l'adulte, la maman de trois jeunes enfants. Ce n'est plus ma mère la jeune maman, c'est moi. Elle, elle a ajouté une ligne à son titre, celui de grand-maman.

La maison que nous avons choisi est extraordinaire. Elle a vu passé beaucoup de monde. Elle a entendu beaucoup de choses. Malgré tout, elle est debout, solide comme un roc. Quand on marche à l'intérieur, il n'y a pas un coin du plancher qui bouge un peu. Elle inspire la confiance et la tranquillité. Je me plais à imaginer qu'elle a quelques parcelles de bonheur qui flottent dans l'air. Elle a un passé et sera maintenant notre avenir.

Dans une semaine, nous prendrons possession de cette maison. Et pendant les semaines qui vont suivre, nous allons lui donner un petit coup de jeunesse, un petit coup de vie et d'énergie. J'ai trop peur de m'encrasser si je l'habite ainsi. Nous en ferons un vrai château moderne, vivant, à notre image. Et nous ajouterons encore plus de parcelles de bonheur dans cette atmosphère.

dimanche 8 mars 2015

À mes filles, femmes en devenir

Aujourd'hui, c'est la journée internationale de la Femme. Et oui, nous avons une journée. Une journée pour célébrer l'être humain que nous sommes, qui a de la valeur, autant que les hommes. Peut-être ne verrez-vous jamais la nécessité de cette célébration, ici, dans votre quotidien. Mais elle a une grande importance, pour souligner les combats que les femmes ont gagnés et soutenir celles qui se battent encore.

Je n'ai pas l'intention de vous faire un cours d'histoire aujourd'hui. L'occasion viendra. Je n'ai pas non plus l'intention de vous faire un cours de géographie, parce que oui encore aujourd'hui, certains endroits dans le Monde n'ont pas le même respect pour la Femme.

Vous êtes deux magnifiques jeunes filles. Vous êtes de vraies femmes en puissance. Mon intention est de vous élever en femmes fières et sûres d'elles. Des femmes qui ont une voix puissante, qui font des choix et n'ont pas peur. Des femmes qui ont un jugement critiques développé.

Des femmes qui ne sont pas que "belles". 

Peut-être aurez-vous une carrière en droit, en médecine ou en génie. Peut-être aurez-vous une carrière plus modeste, un emploi plus traditionnel comme enseignante ou secrétaire. L'important est que ce sera VOTRE choix et qu'il sera respecté.

Peut-être m'en voudrez vous de ne pas vous avoir fait percé les oreilles à un âge où la mémoire ne retiendra pas la douleur. Mais ce sont vos oreilles, je préfère attendre que vous me le demandiez. Peut-être m'en voudrez vous de dire non à certains vêtements qui, à mon avis, en dévoile trop, trop tôt. Peut-être m'en voudrez-vous de vous pousser à prendre des décisions et à vous en faire assumer les conséquences.

J'espère surtout qu'un jour, vous comprendrez la cohérence de ces décisions et qu'elles vous auront permis de devenir une Femme épanouie et assumée. Une femme qui n'a pas peur de poser des questions, de donner son opinion et de dénoncer ce qui doit l'être.

Je ne veux pas que vous ayez peur des hommes. Je ne vous pas non plus que vous éprouviez de la haine envers eux. Je veux simplement que vous sachiez que vous avez autant de valeur qu'eux. Ce qui implique qu'ils ont autant de valeur que nous aussi.

Peut-être qu'un jour, nous n'aurons plus besoin de cette journée... D'ici là, bonne journée mes chères filles !