lundi 5 janvier 2015

Dans la vie, à part être heureux, y'a pas grand chose d'important

L'autre jour, je suis allée au centre d'achat. Vous savez ces machines qui amusent tant les enfants qu'on y mette de l'argent ou non ? et bien nous étions en arrêt à l'une d'elle. Contrairement à mes soleils, je n'ai pas un plaisir fou à chevaucher devant un mur ou à faire la course sur un canard géant. Je préfère de loin regarder les gens. La diversité, les couleurs, les styles, ça me fascine. Cette fois là, j'ai eu une révélation. Vraiment !

Il y a eu cette femme. Une femme avec une malformation. Une malformation qui ne l'empêche pas d'être autonome et fonctionnelle. Du moins, à ce qu'il m'a paru. Peut-être limitant, surtout esthétique. L'idée qui m'a traversé l'esprit alors c'est que cette femme, peu importe l'effort, l'argent, le temps, peu importe sa volonté, jamais elle ne pourrait entrer dans les "standards de beauté". Sa vie ici sur Terre, c'est ça. Elle n'a pas de chance de se "reprendre" en faisant du sport ou un régime. Elle ne connaîtra jamais la vie autrement qu'avec cette malformation, ce handicap. Elle ne pouvait qu'accepter son état et composer son bonheur autour. Je n'ai aucune idée si cette femme est heureuse. Mais je me disais que c'est ce que je ferais si j'étais dans sa situation. Et là, lumière (!) pourquoi devrait-il en être ainsi si j'avais un handicap ? Pourquoi ne pas juste accepter mes travers et composer mon bonheur avec, autour ? Je me suis sentie bien futile avec mon p'tit-mou-de-bedaine-de-restant-de-grossesse ou ce grain de beauté mal placé. Et j'ai pensé que cette femme n'avait pas nécessairement une vie moins belle que la mienne, malgré ça. Qu'elle n'aurait pas moins bien réussi sa vie à cause de ça. Qu'elle avait peut-être trouvé le grand amour, eu des enfants, occupé un emploi stimulant, malgré tout.

Je me suis alors dis que dans le fond, dans la vie, à part être heureux, y'a pas grand chose d'important. Je parle d'un bonheur personnel qui n'a rien à voir avec les autres, qui ne les écrase pas, qui ne les brime pas. De toute façon, j'ai vraiment du mal à croire que tu puisses être heureux à faire du tort à quelqu'un. Donc, si moi j'ai envie de porter ce chandail-qui-ne-me-met-pas-en-valeur et que ça me rend heureuse, ben c'est drôlement plus important que je le porte plutôt que de m'en faire avec ce que les autres vont dire. Si le bonheur doit passer par les autres, par exemple se faire remarquer pour son élégance, ben c'est pas un bonheur ben ben solide; le jour où les autres ne seront plus là, comment continuer à être heureux ?

Bref, maintenant quand j'ai envie de me censurer ou quand arrive un dilemme,je repense à cette dame... L'important, c'est que je sois heureuse !