Aujourd’hui, c’était la dernière journée d’une grande étape
de ma vie. Aujourd’hui, j’ai vécu les derniers instants de mon expérience de
maman-à-la-maison de mon beau François. Demain,
ce sera les vacances. Après les vacances, il entre à l’école.
Ma petite maman intérieure a presque cinq ans. Mon premier
professeur aussi. Celui qui m’a tout enseigné, ou presque. Celui a qui j’ai
tout enseigné ce que je savais, ou presque. En septembre, il prendra sa retraite de son premier job. Il
réoriente sa jeune carrière prometteuse vers de nouveaux défis : il fera
son entrée à la grande école.
Quand j’ai su que j’étais enceinte de ce petit être, je
savais aussi qu’il entrerait à l’école en septembre prochain, avant même
d’avoir cinq ans. Quand on est prof, on pense à ces choses là! Un petit de
septembre, on y pense un peu plus, on s’en fait un peu pour lui…
Mais depuis 4 ans et demi, je le regarde s’épanouir, se
préparer à ce grand moment. Je croyais que je voudrais le retenir, le garder
près de moi. Je croyais que je serais inquiète : mon tout petit dans le
monde des grands! Je croyais que je pleurerais cette étape si vite terminée,
ces moments si intenses qui se sont trop rapidement écoulés.
Aujourd’hui je le regardais aller. Je ne peux qu’être fière
de lui, de nous. Nous avons parcouru un chemin extraordinaire, vécu des moments
d’intensité incomparables. Nous avons fusionné et nous nous sommes doucement
préparés pour ce grand moment. Il parle de la grande école avec tellement
d’excitation et de hâte : ce serait égoïste de vouloir le retenir. Je
l’aime trop pour l’empêcher d’avancer. Il s’exprime avec tant de clarté et
d’intelligence : ce serait démesuré d’être inquiète. J’ai confiance qu’il
saura prendre sa place dans ce grand monde.
Oui, j’ai l’émotion au bord des yeux aujourd’hui. Mais mes
yeux regardent en avant. Mon cœur est rempli de beaux moments. Je sais que j’ai
profité de chaque seconde de sa présence et que je lui ai donné tout ce que
j’ai pu. Il est temps maintenant pour lui de poursuivre son évolution, son
apprentissage de la vie. Et c’est à l’école que nous faisons confiance pour la
suite. Je ne le lâcherai pas, au contraire ! On
prend un nouveau chemin, ensemble, comme on le fait depuis qu’il s’est
creusé un nid dans mon ventre. Ça me plait de le découvrir en tant qu’élève.
Maintenant il me reste tout un été pour me faire à l’idée
qu’en septembre, il entre à l’école en même temps que papa… O-M-G !!