La semaine dernière, tu es partie. Tu as changé de monde. La
semaine dernière, c’est toute une épopée qui s’est terminée. La vie continue,
oui. Différemment. Ton départ est un soulagement à toute ta douleur, ta
souffrance de plus en plus grande dans ton corps de plus en plus petit. Malgré
tout, ça fait mal. De se rendre compte que la vie, hier si jeune, est rendue
là. De savoir que tu ne seras plus là, ni pour me sourire, ni pour me saluer,
ni pour trouver mes enfants beaux.
Pendant que les cowboys chantaient, toi, tu es partie.
Probablement avec ton Pepsi, ta cigarette. Et ta créativité
sans limite.
La semaine dernière, tu es partie rejoindre ta mère, ton
frère et ton fils. Ce soir, je pense à ceux qui restent. Tes trois gars, le
plus jeune n’est pas tant plus vieux que moi... Tes sœurs et tes frères, ma mère
de qui tu étais tellement proche... Ton père, on ne lui a pas dit. Tu seras là
pour l’accueillir et lui annoncer toi-même… Ou peut-être es-tu déjà allée le voir, pour lui souffler à l'oreille que tout va bien maintenant ?
Tu es venue dans mes rêves. Deux fois. Je sais que tu étais prête malgré tout et surtout, que tu es bien maintenant; les pieds dans ton lac, ton doux sourire accroché à tes lèvres, le vent dans les cheveux.
La semaine dernière, tu es partie. Demain, je vais aller te
voir, une dernière fois. Demain, je vais dire au revoir à ton corps. Parce que
toi, tu es partout autour de moi, maintenant.
"Tu
n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis." –Victor Hugo
Nina Blandine Nadeau, 1946-2015