samedi 14 février 2015

À chacun son évasion !

J'ai été admise un dimanche soir à l'hôpital pour la naissance -provoquée- de ma petite dernière. Elle a finalement pointé le bout de son nez le mardi matin, bien avant le soleil. J'étais vidée, un accouchement sur trois jours qui mettait un terme a une grossesse épuisante, ça fait disparaître toute trace d'énergie !

Ma petite merveille a été placé sous haute surveillance à 24h de vie, en photothérapie. Pendant six jours je l'ai regardée sous ces reflets bleutés. Pendant six jours j'ai rêvé de mon lit, ma maison. Pendant six jours je me suis ennuyée de mes deux plus vieux.

J'étais en attente. Tout se décidait au fil des prises de sang sur son minuscule talon (qui a gardé des traces d'ailleurs). Au jour le jour. Pour la première fois depuis longtemps, on me faisait à manger, on lavait mon plancher et on m'apportait des vêtements propres. Des vacances. Dans une chambre d'hôpital. 

Je l'ai pris comme un signe de la Vie, que j'avais besoin de ce temps pour me reposer, refaire mes énergie et mes réserves de patience. Pour pouvoir revenir en force à la maison avec les grands. Bon, se reposer dans une chambre d'hôpital avec assez de lumière pour éclairer l'étage au complet (c'était un traitement intensif de photothérapie), ça donne ce que ça donne. J'ai alors passé beaucoup de temps à jouer à un jeu insipide sur mon ipad. Pas besoin de réfléchir, je ne pensais à rien (en dehors de mon bébé bien entendu). 

Depuis quelques temps, j'ai recommencé à trouver du plaisir dans ce jeu, toujours aussi futile. J'ai ressenti un peu de culpabilité à avoir hâte de me retrouver seule, à avoir "besoin" de jouer. Mais hier, j'ai compris pourquoi ce jeu prenait autant d'importance. 

Dernièrement notre vie a été tellement mouvementée que mon cerveau, que tout mon être m'a menacé de faire une grève si je n'arrêtais pas un peu pour le faire souffler. Instinctivement, je suis retournée à ce jeu, qui a comblé tellement d'heures de ma vie il y a 9 1/2 mois. Je ressentais une certaine nostalgie à retrouver ces couleurs qui m'avaient accompagnée durant toute une semaine à l'hôpital.  

C'est le moyen que j'ai trouvé pour m'arrêter un peu. Parce qu'en ce moment, prendre de "vraies" vacances est hors de question. Parce que seule avec mes trois soleils (papa vient de finir un contrat qui l'a rendu plutôt absent), j'ai travaillé fort. C'est un drôle de moyen, mais il m'a fait comprendre que j'étais rendue au bout, que sans lui, je pourrais bien craquer. Ce jeu, qui accompagne encore beaucoup (trop) d'heures de mes soirées et de mes nuits, me permet de tenir le coup mentalement et me lance en même temps un signal d'alarme, que je tâcherai d'écouter.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire